SAMBA

Sujet délicat : un film sur les sans-papiers. Ceci dit après un film sur les handicapés, Eric Toledano et Olivier Nakache restent fidèles à eux-mêmes ! Pas facile de faire rire et de ne pas tomber dans le pathos, pourtant ils y arrivent encore avec brio.

On se surprend à rire lors d'une fameuse scène ou les sans-papiers racontent leur périple avant leur arrivée en France, et la scène suivante, en retrouvant la dure réalité d'un camp de rétention, on a presque honte d'avoir ri... C'est la force du film. La force du film c'est aussi évidemment les acteurs : Omar Sy émouvant, tendre, tout en douceur, incroyable de justesse.Tahar Rahim, avec son bagou, son humour, la fameuse scène de danse sur sa passerelle de laveur de vitre, dommage de l'avoir trop vue dans les extraits du film d'ailleurs, et il a en prime un sourire, mais un sourire que l'on retrouve dans ses yeux, et ça ce n'est pas donné à tout le monde ! Et puis il y a Charlotte Gainsbourg. Charlotte on l'aime ou pas, elle énerve ou pas ! Sa voix qui finit dans un murmure, on aime ou pas ! Moi j'aime, elle est craquante et on y croit à son histoire avec Omar Sy. On y croit d'autant plus quand elle aussi sourit et que son visage s'illumine. Et là ce  n'est plus la même qu'au début du film.

Donc les acteurs sont parfaits. Et l'on comprend mieux à la sortie du film, ce qu'endurent ces sans papiers, les boulots précaires, où ils sont exploités et corvéables à merci, la galère pour obtenir des feuilles de paye, le logement ou taudis à garder et la patience et l'espoir qu'il faut avoir pour obtenir ces permis de séjour tant espérés. Et l'on comprend mieux aussi, la chance que l' on a de pouvoir sortir, où on veut et quand on veut, sans craindre qu'une main ne se pose sur votre épaule pour un contrôle d'identité. Et cela se passe ici, dehors, au coin de la rue, derrière notre porte, tout près...

Alors, oui, SAMBA c'est un film à voir, sans attendre.

Allez au cinéma et que votre séance soit belle.

Alice